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TOUTES LES RAISONS DE CROIRE
Les saints
n°322

France

1757 – 1849

Camille de Soyécourt, comblée par Dieu de la vertu de force

Rescapée des persécutions de la Terreur, qui ont anéanti sa famille et détruit son ordre religieux, dépouillée de l’immense fortune des siens, isolée, accablée de tracas, tutrice d’un neveu orphelin, sœur Thérèse-Camille de l’Enfant-Jésus, dans le monde Camille de Soyécourt, pourrait, en 1795, se lamenter sur son sort. Il n’en est rien. Avec un courage et une détermination sans faille, cette femme de trente-sept ans va faire face à toutes les difficultés et, après s’être battue pour récupérer son héritage, consacrera celui-ci à une œuvre jugée impossible en ces lendemains de la Révolution : restaurer, avec l’aide de Dieu et malgré les tracasseries politiques, l’ordre du Carmel en France.

© Shutterstock, Rawpixel.com
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Les raisons d'y croire :

  • À quinze ans, Camille trouve le courage d’avouer à ses parents qu’elle aspire au cloître et à la vie contemplative, mais les Soyécourt, souhaitant la marier, lui opposent un refus définitif. La jeune fille, si douce, dévouée et respectueuse, leur rétorque qu’en ce cas, elle attendra sa majorité. Comme, sous l’Ancien Régime, celle-ci est fixée à vingt-cinq ans, Camille sait s’engager dans un bras de fer qui risque de durer une décennie. Il faut une grande détermination et une confiance totale en la providence pour oser cela, avec l’intention de rester fidèle à cette promesse ; sans l’aide divine, elle n’y arriverait pas.
  • Habiles, les Soyécourt ne vont pas user de coercition avec leur fille, ni lui faire une vie impossible. Au contraire, ils vont lui faire goûter aux plaisirs et avantages que peuvent lui procurer son rang et sa fortune. Loisirs, fêtes, robes splendides, promesses d’une existence heureuse, facile et sans souci lui sont offerts. Mais, alors qu’elle n’est pas loin d’y céder, elle se plonge dans la pratique de l’oraison et s’ancre plus que jamais dans la vocation qu’elle aurait pu abandonner.
  • En février 1784, Camille, majeure, entre chez les Carmélites avec le soutien de la princesse Louise de France, la fille de Louis XV cloîtrée au carmel de Saint-Denis, donnant l’exemple du renoncement le plus complet. Elle y fait profession solennelle l’année suivante et prend en religion le nom de sœur Thérèse-Camille de l’Enfant-Jésus. Habituée à une vie facile et au confort, son adaptation est difficile, mais elle endure tout afin de demeurer fidèle aux vues de Dieu sur elle. Comme elle y parvient, l’on pourrait penser que le plus dur est passé et ses épreuves terminées. En fait, le pire est devant elle.
  • Lorsque la Révolution commence et qu’elle inscrit dans ses priorités la disparition du catholicisme romain, les Soyécourt, après le vote de la loi interdisant la vie religieuse et supprimant les communautés, certains que le carmel de leur fille va fermer et que les sœurs vont en être chassées, demandent à Camille de les rejoindre dans leur domaine de Picardie, où ils pensent qu’elle sera en sécurité avec eux. Mais elle refuse, fidèle à ses vœux de religion, à ses risques et périls. Pourtant, on est au début de l’automne 1792 et, à Paris comme en province, l’on vient d’assister à d’épouvantables massacres de prétendus suspects, autrement dit des opposants réels ou supposés à la Révolution, dont un grand nombre de prêtres – les tueurs ciblant spécialement les catholiques et le clergé. L’on sait désormais que le martyre est un dénouement plausible, voire probable. Dans ces conditions, il faut un courage exceptionnel pour ne pas saisir l’opportunité de se mettre à l’abri.
  • Après la fermeture de son carmel, installée avec quelques sœurs rue Mouffetard, à la limite du Quartier Latin, elle ne fait pas que prier, mais aide à maintenir le culte clandestin et à cacher des prêtres réfractaires – activités passibles de la peine de mort. Les carmélites sont d’ailleurs arrêtées le Vendredi saint (29 mars 1793), puis relâchées en juin. Camille, malgré ce trimestre en prison, ne plie pas. Il n’est toujours pas question pour elle de rejoindre ses parents en Picardie.
  • Oubliant les torts que sa famille a pu avoir envers elle en contrariant sa vocation, Camille se dévoue ensuite à alléger les malheurs de ses parents et de sa sœur, qui ont été arrêtés et sont en prison, leur apportant toute l’aide matérielle et morale qu’elle peut. Le courage et l’abnégation dont fait preuve sœur Thérèse-Camille de l’Enfant-Jésus sont, une fois encore, exceptionnels et relèvent d’une pratique héroïque de la vertu de force, accordée par Dieu.
  • Elle serait en droit de penser que les événements l’ont libérée de ses vœux et qu’elle peut sans faute reprendre une vie laïque, comme beaucoup d’autres le feront. Elle a cependant la certitude que son rôle commence et que Dieu a une mission pour elle. En 1795, alors que la persécution religieuse n’est pas finie, elle loue un logement, entreprend de retrouver ses anciennes compagnes, puis toutes les carmélites désireuses, comme elle, de reprendre la vie conventuelle. Un carmel clandestin renaît rue Saint-Jacques. Une fois de plus, Camille de Soyécourt montre une détermination et un courage venus d’en haut.
  • Ayant réussi à récupérer presque la totalité de l’énorme fortune familiale, grâce à une permission spéciale du pape qui la dispense de son vœu de pauvreté, Camille aurait pu être tentée de les garder pour elle. Mais, consternée de l’étendue des ruines laissées par la Révolution et de l’œuvre colossale de reconstruction qui attend l’Église, celle que l’on surnomme « la carmélite millionnaire » consacrera toute sa fortune aux objectifs qu’elle s’est fixée : la restauration du Carmel et du catholicisme en France.
  • Camille rachète le couvent des Carmes à Paris et y recrée un carmel clandestin, dans lequel elle regroupe des carmélites survivantes, séparées de leurs compagnes et désireuses de reprendre la vie contemplative. Ce n’est qu’un début : décidée à utiliser son argent pour le bien de l’Église, Mère Thérèse-Camille de l’Enfant-Jésus contribue à sauver de nombreux autres carmels, sanctuaires et instituts religieux mis à mal pendant la Révolution, tant à Paris qu’en province. Dans cette affaire, comme dans toutes les autres, la refondatrice du Carmel en France agit manifestement sous la direction de Dieu.
  • Camille de Soyécourt meurt en 1849, le 9 mai, à quatre-vingt-onze ans. Le Carmel et l’Église de France lui doivent beaucoup.

Synthèse :

La naissance à Paris, le 25 juin 1757, de Camille Marie Françoise de Soyécourt n’a pas été, pour sa noble et très riche famille, une occasion de joie. On espérait un garçon, c’est une troisième fille… La déception est telle qu’à la question : « Comment va-t-elle s’appeler ? », une de ses tantes réplique : « Mademoiselle de trop ! » Pour corriger ce méchant vœu sur le berceau du nouveau-né, quelqu’un s’exclame : « Qui sait si cette petite ne sera pas l’honneur et la consolation des siens ? » Sans le savoir, ce proche prophétise, car cette enfant sera la gloire de sa lignée et jouera un rôle providentiel dans la restauration du catholicisme en France.

Camille a quinze ans, quand ses parents décident de la marier au mieux, c’est-à-dire de lui faire contracter l’alliance financièrement et socialement la plus avantageuse pour eux. C’est un âge normal pour l’époque et dans ce milieu. Ils jettent leur dévolu sur un prétendant bien titré et fortuné, lequel n’a qu’un défaut, de taille pour une si jeune fille : frôler la soixantaine… Ce n’est cependant pas cette différence d’âge qui contrarie mademoiselle de Soyécourt, mais plutôt la perspective que ce fâcheux projet de mariage lui interdise d’accomplir son aspiration secrète : entrer au carmel. Elle qui, adulte, sera capable de tenir tête à Napoléon ou d’imposer ses vues au pape et aux cardinaux, n’est encore qu’une adolescente pétrifiée de crainte devant ses parents, et elle n’ose pas leur exprimer sa répugnance. Naïve et ignorante des réalités de la vie conjugale, elle s’apprête à consentir à cette union, dans l’espoir qu’un si grand vieillard la laissera bientôt veuve et qu’émancipée, elle pourra entrer au couvent. Mais Dieu la veut exclusivement à lui et, avant la date fixée pour le mariage, le fiancé meurt de façon imprévisible. Camille est sauvée. Dès lors, rien ne la fera plus plier quand il s’agira de défendre sa vocation.

Entrée au carmel en 1784, après avoir dominé son goût des plaisirs mondains et les réticences de ses parents, Camille de Soyécourt survit à la Terreur, au cours de laquelle elle perd toute sa famille. Ses parents sont arrêtés fin novembre 1793 (avec l’une de leurs filles aînées) et incarcérés – son père dans l’ancien couvent des Carmes devenu prison et déjà théâtre, les 2 et 3 septembre 1792, du massacre de cent deux prêtres et séminaristes, et sa mère dans l’ancien couvent de Sainte-Pélagie, où elle mourra de maladie. Monsieur de Soyécourt et la sœur de Camille sont guillotinés fin juillet 1794, peu avant la chute de Robespierre.

Orpheline de sa famille selon la chair et séparée de sa famille spirituelle – dispersée, cachée et qui semble définitivement détruite –, la jeune femme est seule, sans soutien matériel et sans un sou, puisque l’énorme fortune familiale a été confisquée par la République ; elle a dû, de surcroît, recueillir le fils de sa sœur exécutée, qu’il lui faut élever et nourrir. Une autre baisserait les bras, découragée. Pas elle. Elle travaille à sauver ce qui peut l’être et à récupérer, pour assurer l’avenir de son neveu et le sien, tout ce qui peut l’être des biens familiaux. Camille entreprend aussi des démarches pour récupérer la fortune familiale, dont elle demeure l’unique héritière. Mais un scrupule l’arrête : elle a fait vœu de pauvreté. Des prêtres qu’elle cache, aide et secourt lui conseillent de s’adresser au pape Pie VI et de lui exposer que cet argent sera affecté aux nécessités du catholicisme français. Le pape la dispense exceptionnellement de son vœu de pauvreté. Mademoiselle de Soyécourt récupère ainsi plusieurs millions : elle est désormais très riche.

Camille rachète l’ancien couvent des Carmes déchaux, promis à la démolition – en souvenir de son père qui y vécut ses derniers mois, et des prêtres martyrs qui y furent massacrés – et y recrée un carmel clandestin, dans lequel elle regroupe des carmélites survivantes, séparées de leurs compagnes et désireuses de reprendre la vie contemplative. Elle effectue cette réouverture sans autorisation,car la vie contemplative, jugée inutile, ne fait pas partie des projets de restauration du catholicisme tels que Bonaparte les conçoit. Décidée à utiliser son argent pour le bien de l’Église, mère Thérèse-Camille de l’Enfant-Jésus contribue à sauver de nombreux autres sanctuaires qu’elle rachète, tant à Paris qu’en province. Elle reconstitue ainsi soixante carmels, mais fournit aussi les fonds nécessaires à leur renaissance à des dizaines d’instituts religieux détruits pendant la Révolution.

C’est cette œuvre qu’elle n’hésite pas à mettre en péril lorsqu’en 1810, elle rejoint la résistance catholique à Napoléon, qui a envahi les États pontificaux et les a annexés à l’Empire avant d’emprisonner Pie VII. Même s’il s’agit d’actions symboliques – comme la distribution de tracts hostiles à la politique religieuse de l’empereur, ce qui ne représente pas un vrai danger pour ce dernier –, Napoléon, exaspéré de voir les catholiques le lâcher, ordonne à la police d’être sévère. Il prive de la pourpre certains cardinaux exilés en province, qui sont alors contraints de reprendre la soutane des simples prêtres, ce qui leur vaut le surnom de « cardinaux noirs » parce qu’ils ont condamné son remariage avec Marie-Louise d’Autriche. Bien qu’en résidence surveillée, certains se rendent dans la capitale comme ils veulent grâce à l’aide apportée par une certaine « Dame Camilla » que la police identifie comme étant la révérende mère Thérèse-Camille de l’Enfant-Jésus, « la carmélite millionnaire », que rien ni personne n’effraie. Il faut se résoudre à l’arrêter dans l’espoir de décapiter son réseau.

C’est chose faite en 1811, mais la carmélite se tait et ne livre pas ses « complices », bien qu’elle sache l’empereur furieux et très capable de fermer son couvent et anéantir son œuvre. Confiante, elle s’en remet à la providence et ne se trompe pas. Dédouanée par un haut prélat qui jure « Dame Camilla » innocente de toute opposition agissante au pouvoir, Camille de Soyécourt est exilée à Guise, mais continue d’activer ses réseaux et parvient même à regagner son carmel parisien. Pour éviter le ridicule, elle est graciée sous prétexte de raison de santé. Admiratif, Napoléon déplore de n’avoir pas dans son entourage une personne aussi fidèle et dévouée à lui que la religieuse au pape. Alors qu’en représailles, il fait fermer les instituts religieux réfractaires à ses vues, il officialise en 1813 la renaissance du Carmel en France.

Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.


Aller plus loin :

Mère Éléonore du Saint-Sacrement (publié anonymement, l’ouvrage est parfois aussi attribué à mère Saint-Jérôme), Vie de la révérende mère Thérèse-Camille de Soyécourt, 1878. Disponible en édition à la demande chez Eyrolles et peut être consulté en ligne.


En savoir plus :

  • Cardinal Baudrillard, La très vénérable Camille de Soyécourt ou celle qui n’a pas eu peur, Albin Michel, 1941.
  • C. Tavernier, « Mère Camille de Soyécourt et les cardinaux noirs », Revue d’histoire de l’Église de France, tome 42, 1956.
  • L’article d’Aleteia : « Camille de Soyecourt, l’intrépide carmélite de la Révolution ».
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